Archives pour la catégorie Education & comportement

Conditionnement ou apprentissage ?

Conditionnement ou apprentissage ?

Article issu du blog Magic Clicker.

Parce que, dans mes cours, j’affirme haut et fort me focaliser sur le comportement, on me pose souvent la question si cela ne me dérange pas que mes chiens, et les chiens dont je m’occupe en tant qu’éducatrice de canins, soient « conditionnés »  :lol:

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Plane sur cette question le spectre du chien robotisé et la méfiance de l’emprisonnement d’un être libre par une vilaine manipulation qui nierait l’existence même de l’émotion (alors que, justement, le comportement est issu de l’émotion, j’évite simplement d’interpréter à outrance vu que l’émotion reste un événement privé, alors que le comportement est un événement public : nous « voyons » le comportement, nous pouvons le mesurer, le quantifier alors nous interprétons l’émotion…. on peut tomber juste ou complètement à côté, ayons l’honnêteté de l’avouer).

Lors d’un cours récent, au cours d’une séance clicker qui semblait se passer plutôt sans heurts, le chien s’est soudainement éloigné de sa propriétaire…. queue sur l’abdomen, position basse, oreilles plaquées en arrière. Que s’est-il passé ?

Black ChihuahuaLe rythme de renforcement de la propriétaire était adéquat, les conditions de travail ne nous sont pas apparues (à nous)comme aversives, le lien entre le chien et sa propriétaire était clairement existant(nous avions déjà travaillé ensemble), les chiens présents étaient connus et appréciés. Quelle association ce chien a-t-il faite dans ce contexte précis ? Sincèrement, je n’en sais absolument rien. Et, à ce jour, je dois encore rencontrer qui que ce soit qui saurait lire dans la tête d’un chien ☺

Quiconque a entendu parler de l’expérience dite du « petit Albert » sait qu’un conditionnement simple (ou pavlovien) n’apprend pas de nouveaux comportements mais de nouveaux déclencheurs uniquement (le petit lapin blanc associé à un bruit effrayant est devenu un déclencheur des pleurs de ce pauvre enfant qui a, ensuite, étendu sa peur à tout ce qui était de couleur banche dans son entourage).

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De cette manière, un chien qui a très peur de la poubelle verte peut ensuite étendre cette crainte à quelque chose qu’il aura associé à cette forme ou cette couleur ou à ce contexte – sa peur se déclenchera dans un contexte qui nous apparaîtra comme non menaçant, anodin (pas de poubelle verte en vue). Ce qui donne souvent des propriétaires qui vous affirment « il a peur sans raison ».

Pourtant si, « le rat a toujours raison » : en clair, tout organisme fait ce qu’il fait dans un contexte donné pour des raisons qui lui sont propres, que nous les comprenions, identifions ou pas du tout. Puisqu’on ne peut guère envoyer nos chiens en psychanalyse, soit nous admettons que nous ne savons pas identifier tous les déclencheurs et nous nous focalisons sur la modification du comportement (ou la gestion des accès, soit celle de l’environnement) soit nous nous perdons dans des conjectures qui, en définitive, n’apportent strictement aucune aide à personne (le célèbre « il a été battu » qui peut être vrai mais également complètement faux, difficile à dire). Le « petit Albert » a tristement évolué dans une anxiété généralisée mais n’a jamais été « battu », on a « juste » associé un lapin blanc à un bruit qui déclenchait ses pleurs.

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Avec le chien soudainement craintif de notre séance clicker, nous avons changé d’environnement et l’apprentissage a été rendu possible (sans avoir pu, pour autant, identifier le déclencheur de cette crainte soudaine qui est restée un mystère entier).

Quant au « conditionnement opérant », si cet ancien terme est encore largement usité dans à peu près toutes les formations canines que j’ai pu côtoyer, je préfère pour ma part l’appeler « apprentissage opérant » (comme nous le suggère l’excellente Dr. Susan Friedman).

En effet, on ne travaille absolument pas sur une « réponse conditionnée » mais sur le fait d’apprendre via les conséquences de nos comportements.

Le chien apprend que revenir vers moi quand je l’appelle, lui vaut soit une friandise, soit rien du tout, soit un coup de laisse (car il n’est pas revenu assez vite à mon goût) – à partir de ces conséquences agréables ou non, il fera le choix d’adopter un comportement plutôt qu’un autre – pour sa propre gratification.

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Quand j’apprends à mon chien que se mettre assis et attendre mon signal de libération lui vaut d’accéder à la ressource qu’il souhaite obtenir (liberté, jeu, ami chien), son comportement lui apparaîtra comme efficace et il l’adoptera pour obtenir ce qu’il souhaite (le comportement a toujours un but spécifique, à nous de faire en sorte que le renforcement corresponde précisément aux attentes du chien dans un contexte donné).

Il ne s’agit pas de réponses conditionnées mais d’apprentissages : le chien appréhende son environnement, le comprend, fait des choix éclairés afin d’obtenir, de préférence, des issues agréables plutôt que désagréables (tout comme nous le faisons d’ailleurs). Comprendre son environnement c’est sécurisant à souhait. 

On peut travailler un clicker à la main et une sacoche pleine de friandises et ne pas procurer pour autant une expérience positive au chien (rappelez-vous « le rat a toujours raison », c’est lui qui détermine ce qui le gratifie, pas nous). Si dans votre séance clicker, le chien entre en frustration, dépit, confusion, crainte de l’échec, ennui (car pas assez de renforcement), toute l’expérience se sera révélée contre productrice à souhait.

Il ne suffit pas de balancer des bonbons pour se dire en « positif »

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Pour qu’une séance clicker training soit efficace, certains critères sont incontournables : limiter le spectre des erreurs possibles, garder un rythme de renforcement en tête, déterminer des critères qui peuvent concrètement être renforcés, etc. etc.

Ce n’est pas, non plus, parce qu’on travaille en apprentissage opérant qu’on n’a pas à cœur de créer un environnement émotionnellement propice à l’apprentissage et à un bien-être général chez l’animal – bien au contraire, tout le contraire

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© Magic Clicker

Démarrer de la bonne patte

Démarrer de la bonne patte

Article rédigé par J. Claeyssen – Canima

Lorsque l’on vient de prendre un chien, on ne sait pas toujours quoi acheter, comment s’équiper, où aller chercher les bonnes informations… Pour démarrer une éducation et des balades de manière sereine. Je vous propose donc un petit récapitulatif pour vous aiguiller !

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Laisse 3 points

La laisse 3 points, aussi appelée « laisse multi-positions » ou « laisse multi-niveaux » est très pratique car elle peut se régler sur 3 longueurs différentes, grâce à ses 3 anneaux positionnés le long de la laisse.

Cela va vous permettre de vous adapter à votre environnement en fonction du besoin. Par exemple en ville vous pourrez opter pour la plus courte des longueurs (comme sur la photo) tandis que dans un grand espace vert vous pourrez la rallonger pour donner plus de liberté à votre chien.

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Longe 

Une longe va vous permettre de donner beaucoup plus de liberté à votre chien tout en ayant une sécurité. C’est par exemple très utile si votre chien n’a pas encore un bon rappel !
Cela ressemble en fait à une laisse sauf qu’elle est beaucoup plus longue. La longueur peut varier entre 7 et 20 mètres en général.

Pour débuter je recommande souvent de partir sur une longe de 10 mètres.

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Le harnais

Jaime posing in the Perfect Fit HarnessTout d’abord je vous invite à lire cet article, qui vous expliquera pourquoi je recommande l’utilisation du harnais plutôt que du collier.

Les harnais anti-traction sont d’une précieuse aide lorsque l’on débute l’éducation d’un chien ! Cela va permettre de limiter le fait que le chien tire, tout en ne causant aucune douleur à celui-ci. Je recommande le modèle Perfect-Fit, mais il existe bien sur d’autres marques de harnais anti-traction.

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Ce produit est disponible chez

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(livraison ou retrait au drive de Sassenage)

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Pochette à friandises

Le chien est un animal opportuniste, il a donc besoin d’être motivé dans ses apprentissages.

Je vous conseille donc d’investir dans une pochette que vous pourrez clipper à votre ceinture ou directement à votre pantalon. Vous pourrez y mettre des friandises (dès de jambon / poulet / dinde, morceaux de fromage, rondelles de knakie…) pour récompenser toutes les bonnes actions de votre chien et ainsi contribuer à son éducation de manière motivante.

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Et pour l’humain ?

Nous aussi humain devons nous former. Il est notamment important d’apprendre à bien comprendre notre chien !

Je vous invite donc à lire ce livre qui vous en apprendra plus sur les signaux d’apaisement / signaux de communication, qui sont en fait le langage du chien. En fait, les aboiements et grognements ne sont pas les moyens principaux de communication chez le chien. Les 3/4 passent plutôt par une expression corporelle.

Cet ouvrage, cours, illustré et très accessible aux grand public vous permettra ainsi de mieux comprendre votre poilu. Je dis souvent que si vous ne deviez lire qu’un livre dans votre vie sur le chien, c’est bien celui-ci 😉 … Alors foncez le commander !

Vous trouverez également quelques articles à ce sujet en cliquant ici.

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N’oubliez pas également de vous munir de sacs de ramasse crottes ! S’il n’est pas agréable de les ramasser, ça l’est encore moins de marcher dedans 😉 . A nous, propriétaires de chiens, de montrer le bon exemple en étant des citoyens responsables afin de nos poilus véhiculent une image positive.

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Quelques pistes supplémentaires

Comment occuper votre chien ?

Que veut dire « méthodes positives et amicales » ?

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© J. Claeyssen – Canima

Comment approcher un chien

Comment approcher un chien

Article issu du site fidelecanin

L’une des plus grandes erreurs que les humains font quand ils entrent en relation avec un chien est d’envahir son espace personnel. Ceux qui adorent les chiens ont souvent tendance à se précipiter sur les chiens pour les caresser sur la tête, les serrer par le cou ou carrément les prendre dans leurs bras.

Beaucoup de chiens détestent cela car ces humains brisent les codes de bonne conduite canine. Dans le monde canin, les chiens « bien élevés » selon les normes de la société canine, adoptent des comportements de respect avec les autres chiens : ils leur font des signaux d’apaisement (bailler, tourner la tête ou le corps, bouger lentement, sortir la langue, sentir par terre, approcher en arc de cercle, etc.). Tout cela pour signifier à leurs congénères qu’ils sont inoffensifs et qu’ils désirent avoir une relation paisible avec les autres.

Les chiens « mal élevés », ces chiens qu’on appelle les « bullies » ou les « harceleurs », envahissent rapidement l’espace vital des autres chiens, sans aucun ménagement. Ils sont peu appréciés de la gente canine. Ils provoquent souvent des grognements, des fuites voire même des bagarres.

Alors si comme humain, vous approchez un chien sans respecter ces codes de comportement, vous serez vous aussi considéré comme un « bullie ». Vous aurez devant vous, un chien qui aura probablement une réaction de fuite, sera figé, des signaux de paix, ou sera en mode « combat ».

Si vous désirez vous faire ami-ami avec un chien, adoptez des comportements que les chiens apprécient : au début, ignorez-le. N’allez pas vers l’animal mais attendez plutôt qu’il vienne à vous. Abaissez-vous à son niveau et placez-vous de côté. Ne le regardez pas. Faites des signaux d’apaisement (bailler, sortez la langue, ayez l’air occupé, tournez la tête de côté). Ne lui parlez pas. Dès que le chien fait un mouvement volontaire vers vous, tendez la main pour qu’il vous sente et prenne de l’information olfactive sur vous.

Si vous avez des gâteries en main, présentez-lui en main ouverte ou lancez-lui par terre doucement. S’il mange, c’est qu’il commence à vous apprécier. S’il recherche un contact physique, caressez-le sous le menton ou sur le côté du corps (pas sur la tête ou sur le dos car la plupart des chiens n’apprécient pas). Caressez-le pendant 5 secondes et arrêtez pour savoir s’il apprécie. Si c’est le cas, vous le saurez assez vite : il en redemandera en poussant votre main du museau ou en se blottissant sur vous. Sinon, il doit avoir le loisir de s’éloigner à sa guise. Recommencez à plusieurs reprises la règle des 5 secondes afin de vérifier le consentement du chien. S’il s’éloigne, c’est qu’il n’apprécie pas vos caresses. N’essayez pas de le retenir. En tout temps, demeurez calme et réservé, cela vous aidera à créer un lien plus rapidement. En terminant, que ce soit en public ou en privé, la rencontre avec un chien devrait toujours se faire selon les règles du langage canin afin de sécuriser l’animal qui est devant nous et dans le but de bien ancrer les bases d’une relation de confiance entre les protagonistes.

© fidelecanin

Les erreurs d’apprentissage les plus fréquentes en éducation canine

Les erreurs d’apprentissage

les plus fréquentes en éducation canine

Catherine Collignon – Animalin

Le chien et l’éducation du chien sont soumis aux lois de l’apprentissage. Nous pouvons nous appliquer à comprendre ces lois afin de mieux saisir ce qui nous échappe parfois quand notre chien se comporte mal et nous donner un moyen de contrôler la situation en comprenant pourquoi, alors que nous le réprimandons, il continue de mal se comporter.

Les chiens apprennent par association et par répétition, ainsi tout comportement récompensé augmente en intensité et en fréquence, peu importe le comportement récompensé, et à l’inverse tout comportement puni diminue en intensité et en fréquence.

Ainsi, quand vous sanctionnez votre chien, et que malgré vos réprimandes à répétition son comportement augmente, c’est qu’il est probablement, sans que vous en ayez conscience, récompensé. De toute évidence, il est inutile de continuer à le réprimander puisque cela ne sert n’a pas l’effet escompté, il vaut mieux essayer, dans un premier temps de rechercher ce qui fait augmenter son comportement, puis d’établir quel comportement pourrait se substituer à ce mauvais comportement et enfin le récompenser pour que le bon comportement souhaité augmente en intensité et en fréquence. De la même façon, lorsque vous croyez récompenser et que le comportement diminue, c’est qu’en fait le comportement est puni.

Récompenser en croyant punir : Je gronde mon chien dès qu’il me saute dessus, pourtant il recommence systématiquement. Certes, vous le grondez, mais vous le touchez en même temps pour le repousser. Ce geste est interprété par votre chien comme une stimulation sociale, donc une réponse favorable qui le stimulera à vous dire bonjour de nouveau. Par votre action même vous récompensez ses sauts. Si sa motivation à vous dire bonjour est plus forte, il recommencera, avec une certaine anxiété peut-être à l’idée de vous énerver, mais stimulé par le fait que vous le touchiez.

Récompenser un comportement en croyant le contrôler : Mon chien gratte à la porte pour entrer, cette action m’est insupportable car il abîme à chaque fois la porte. Pour contrôler le fait qu’il gratte et pour faire cesser son action, je le gronde et j’ouvre la porte en même temps. La porte qui s’ouvre est la réponse qu’attendait le chien en grattant. Ainsi récompensé, il recommencera même si vous l’avez grondé.

Une autre loi très importante nous enseigne que pour fixer un comportement dans le temps il suffit de le récompenser de façon aléatoire (1 fois sur 2, puis 1 sur 5, puis 1 sur 10, puis 1 sur 4, etc.).

Apprendre à mon chien à insister : Mon chien quémande de la nourriture à table de temps en temps. Il ne le faisait pourtant pas avant, mais maintenant il en prend l’habitude. Si je l’ignore ou si je le réprimande, il insiste. Premier constat : s’il quémande, c’est qu’il a dû en être récompensé à un moment ou à un autre. « Non », allez-vous me répondre. Si j’insiste auprès de vous en reformulant ma question, vous allez me dire : « Oui cela nous est arrivé, mais très rarement, et il y a longtemps maintenant que nous avons arrêté ». Le « très rarement » avec une récompense de forte valeur suffit au chien pour insister dans sa réponse. Car il ne sait jamais si vous êtes sérieux quand vous dites « Non », puisque quelques fois, même très rarement, vous l’avez récompensé, une fois sur 2, sur 15, sur 8, sur 3, sur 30. Pourquoi s’en priverait-il alors ? Il ne sait pas quand la récompense va arriver, mais il sait qu’elle arrivera certainement à un moment ou à un autre….

Apprendre à mon chien à bouder pour obtenir mieux : Votre chien boude sa gamelle, cela vous inquiète alors vous vous approchez et vous le stimulez à manger ; voyant que rien n’y fait, vous vous dirigez vers le placard de la cuisine, vous sortez un peu de jambon et le mélangez à sa gamelle pour le stimuler à manger. Qu’est-ce que le chien peut apprendre en associant les différentes étapes jusqu’à une finalité agréable ? Étape 1 : je boude ; étape 2 : mon maître s’approche et secoue ma gamelle ; étape 3 : mon maître se dirige vers le placard, c’est bon signe je vais avoir du mieux, il craque. Vous avez appris à votre chien à bouder et à insister dans le comportement que vous vouliez voir disparaître. Certains chiens sont des professionnels de la bouderie pour obtenir une gamelle plus appétissante.

Apprendre à mon chien à augmenter le critère : Je suis au téléphone, mon chien gratte derrière la porte, comme je ne répond pas immédiatement car je suis occupée, il augmente le critère et aboie, n’y tenant plus car il va déranger les voisins je vais lui ouvrir. Je viens de lui apprendre à augmenter le critère, la prochaine fois il aboiera plus fort pour être certain que vous l’avez bien entendu, puisque cela marche mieux que de gratter.

Apprendre à mon chien à avoir un mauvais caractère : Je suis en balade avec mon chien en laisse, je rencontre une voisine, je décide de discuter un peu. Mon chien, agacé par mon immobilité, commence à gesticuler dans tous les sens. Pour qu’il me laisse tranquille, tout en continuant à discuter, je le détache. Je viens juste de lui apprendre que lorsque qu’il gesticule et manifeste son impatience, il obtient ce qu’il désire. Vous venez de récompenser un comportement qui peut vite devenir gênant au quotidien.

Bien entendu, nous avons affaire là à un certain type de caractère, mais nous venons sans nous en rendre compte d’augmenter le mauvais côté  de son caractère.

Les exemples de ces récompenses non maîtrisées ne manquent pas et sont à mon sens l’une des principales causes des comportements gênants ainsi que des problèmes de comportement et de caractère des chiens de compagnie.

Nous devons toujours avoir en tête, lorsque nous sommes en leur compagnie, qu’ils n’ont certainement pas la notion de ce que peut être un bon comportement ou un mauvais comportement. C’est à nous de leur enseigner. Quand les maîtres prennent conscience de l’énorme impact de la récompense sur un comportement, ils l’utilisent à bon escient pour apprendre à leur chien à adopter les bons comportements afin d’en faire un compagnon agréable à vivre au quotidien plutôt que l’inverse.
Soyons donc toujours conscients de ce que nous sommes en train de récompenser.

Auteur : Catherine Collignon – © – www.animalin.net

La bienveillance c’est quoi ?

La bienveillance c’est quoi ?

Article issu du blog Magic Clicker.

dogfriend4Quiconque a compris que l’animal n’est pas uniquement un participant enthousiaste au dialogue du clicker training parce que l’issue d’un quelconque comportement sera un petit morceau de jambon (l’être vivant étant bien plus riche, complexe et fascinant que ça)sait qu’utiliser un clicker occasionnellement ou adopter une vision clicker training sont deux choses complètement différentes et que l’extraordinaire richesse d’une éducation menée avec intelligence et considération est quelque chose qui finit par affecter notre façon d’être toute entière.

Il ne s’agit guère d’enseigner 3 (ou 450) « tricks » (comportements ludiques) à notre chien (ou chat, cheval ou souris blanche) mais d’adopter, une bonne fois pour toutes, une approche « bienveillante ».

Parce que nous sommes des êtres de langage, j’ai d’ailleurs décidé d’adopter l’appellation d’éducation bienveillante des animaux plutôt que l’habituel « éducation positive » plus généralement usitée. Quand on lit la cohorte d’enthousiastes fanatiques de la « bonne fessée » qui sévissent de manière endémique sur les réseaux sociaux, on peut s’interroger sur leur compréhension de ce qui est « positif » après tout.

La bienveillance est définie comme une disposition d’esprit inclinant à la compréhension de l’autre… Catherine Gueguen (pédiatre et auteure de « Pour une enfance heureuse » chez Laffont) la définit comme « le fait de porter sur autrui un regard aimant, compréhensif, sans jugement – en souhaitant qu’il se sente bien et en Y VEILLANT ».

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J’ai bien des élèves qui viennent suivre des cours de clicker training et qui sont spécifiquement à la recherche d’une « méthode » afin de résoudre toute une panoplie de comportements qui ne leur conviennent pas (à juste titre), du style chien qui tire comme un sourd sur la laisse, chien qui aboie, chien qui ne sait pas rester seul, qui course les joggers, les voitures, les gens – liste absolument NON exhaustive, cela va sans dire  :lol:

Passionnée d’apprentissage, passionnée d’animaux, j’ai la faiblesse de croire que je partage passionnément ma vision du monde et plusieurs concepts qui me tiennent très particulièrement à cœur, comme le fait d’exprimer nos besoins, désirs et souhaits en zappant la négation (« je ne veux pas que mon chien tire en laisse » devient « je veux que mon chien marche à côté de moi » / « je ne veux pas que mon chien aboie quand mes invités arrivent », devient — peut-être — « j’aimerais qu’il donne un coup de voix mais qu’il sache redevenir calme ensuite »). Cette manière de faire donne une vision plus claire, extrêmement claire même, sur ce qu’il va falloir travailler en comportement (et au clicker notamment). Non seulement, elle vous oblige à vous focaliser clairement sur ce qui va (quand un chien aboie, il y a toujours une pause, fut-elle très fugitive – quand un chien tire, il y a toujours un instant où la laisse se détend), à prendre conscience de l’influence de l’environnement (rideaux tirés, le chien aboie moins, dans un environnement spécifique le chien tire moins… on va se servir de cette gestion intelligente de l’environnement pour débuter un apprentissage).

En clicker, il vous faut impérativement créer un premier succès (et donc le remarquer quand il se vérifie) pour pouvoir le « marquer » et ensuite le récompenser. Votre vision du problème change déjà… et tout comportement renforcé augmente, nous le savons tous. Vous cessez d’être à l’affût de ce qui ne va pas, pour vous focaliser sur ce qui va.

Un deuxième concept qui me tient particulièrement à cœur est une progression infinitésimale…. personne ne révise ses tables de multiplications à 15 jours de son Master de mathématiques (je m’aventure en terrain meuble là, vu que je nourris une grande aversion pour les chiffres depuis ma plus tendre enfance, m’enfin vous comprenez l’idée de base).

dogfriend2Débuter un travail de rappel quand arrivent des congénères que votre propre chien adore, travailler la marche en laisse dans un environnement riche en stimulations alors que le chien a un immense besoin de se dépenser, défouler – ne sont pas des situations propices à la moindre réussite et donc, par voie de conséquence, susceptibles de provoquer énormément d’énervement, de ressentiment, de fureur de la part du propriétaire et donc de stress pour le chien dont on aura pratiquement orchestré l’échec annoncé pour, ensuite, le lui reprocher  :roll:

Nous demandons un immense autocontrôle de la part de nos animaux : mais, quand nous mêmes craquons allègrement pour le gâteau au chocolat qui est dans le frigo alors que nous avions décidé de « faire régime cette semaine », nous nous expliquons doctement que la journée fut dure et que, ma foi, on fera régime demain (ou après avoir fini le gâteau au chocolat) et puis, après tout, « on a bien le droit de se faire plaisir hein, la vie est courte ». Des considérations bienveillantes qui sont rarement les nôtres quand le chien nous désobéit et cède à ses impulsions personnelles  :lol:

Pour finir, il y a la bienveillance intelligente : quand je vois des propriétaires rester figés avec leur chien réactif alors que, clairement, celui-ci fixe un congénère en envoyant des signaux de stress aussi visibles qu’un gyrophare de police et qu’ils déplorent ensuite une salve d’aboiements et un départ en bout de laisse (qui peut finir par un accrochage avec l’autre chien si l’autre propriétaire en fait autant) – on refuse d’aider le chien à se comporter autrement… Un éloignement rapide de cet endroit si peu stratégique ne résout évidemment pas le problème de comportement mais va aider le chien à redevenir accessible à des apprentissages (souhaitables vu que, hélas, tout organisme vivant apprend tout le temps et, dans ce cas précis, ce que nous ne voudrions pas le voir apprendre justement).

Comprendre que l’animal a aussi des désirs, des émotions, des impulsions, des limites, savoir se remettre soi-même énergiquement en question « ai-je – vraiment – donné à mon chien les compétences d’opter pour un autre comportement dans cette situation?» – font partie de ma vision bienveillante de l’éducation canine. Je ne compte plus le nombre de fois où, ayant demandé à un propriétaire « comment avez-vous enseigné ce comportement au chien ? » – il me répond, un brin perplexe, que la demande (voir ordre péremptoire) qu’il vient d’expliciter au chien n’a jamais fait l’objet du moindre apprentissage.

Quelle utilité peut-on trouver à hurler « silence » ou « au pied » ou n’importe quoi d’autre si votre chien n’a aucune idée de ce que cela signifie ? 8-O

Le regard aimant est très souvent là mais la compréhension peut souvent mieux faire : au sujet de l’animal, de son état d’esprit, de nos propres erreurs d’éducation (n’avons-nous pas renforcé ce comportement nous-mêmes dans le passé ? prenons nos responsabilités, sans culpabilité destructrice et inutile mais nos responsabilités quand même).

Faire l’impasse sur le jugement c’est faire l’impasse sur « l’étiquette » si commode et opportune que nous mettons sur l’animal « mon chien est têtu / débile / distrait / fainéant…. » ou autre nom d’oiseau de votre choix.

L’étiquette est infiniment confortable parce qu’elle sert deux buts : celui de créer une distance émotionnelle entre nous et l’animal (parce que son comportement, au fond, nous blesse) et celui de nous éviter notre propre remise en question. En effet, si l’animal est débile, nous ne sommes pas en cause, c’est juste la faute à pas de chance  :-?

dogfriend3Travailler à ce que le chien se sente bien c’est lui donner les moyens, les compétences, la possibilité d’adopter des comportements qui seront ensuite renforcés – veiller à son bien-être physique et émotionnel en gérant l’environnement en est une autre facette.

Joyeuse éducation bienveillante :-D

© Magic Clicker

Travail avec la muselière en clicker training

Travail avec la muselière en clicker training

Les éducateurs canins à l’AVA proposent un véritable programme de rééducation pour certains chiens du refuge. Découvrez dans cette vidéo un travail avec la muselière en clicker training.

L’AVA a accueilli des éducateurs canins en formation spécialisée « gestion et réhabilitation de chiens de refuge », encadrés par Eléonore Buffet, éducateur comportementaliste canin.

« Nous apprenons à Damboise, par étapes à mettre le nez dans la muselière. Le « clic » indique au chien qu’il fait un comportement souhaité et qu’il est sur la bonne voie. A chaque clic, il est récompensé. Il a commencé par mettre la tête dans la trappe, puis le museau dans la muselière. Petit à petit nous demandons plus de pression dans la muselière, c’est à dire de toucher le fond de celle ci, puis d’écraser le nez dedans, comme s’il fallait la pousser.
Une fois la pression mise, nous demandons au chien de poser sa tête sur la planche, avec le nez toujours au fond de la muselière et d’attendre un peu avant sa récompense. Cela nous permettra par la suite de pouvoir augmenter la durée d’attente du chien avec le nez dans la muselière, de façon à ce qu’il y reste suffisamment longtemps volontairement au moment des soins. »

NB : Merci à Cynthia Edelman pour son commentaire plus que judicieux :  » click for behavior, feed for position : il serait plus utile de donner la friandise quand le chien a son museau DANS la muselière 🙂 là on récompense fortement le fait de sortir de la dite muselière…. »

J’ajouterai également qu’il conviendrait de faire une séance moins longue 🙂

Source : avarefuge76

Vous espérez des améliorations ? Alors CHANGEZ.

Vous espérez des améliorations ? Alors CHANGEZ.

Le but premier du changement est le fait d’arrêter de dépenser une énergie inutile à luter contre des individus , des événements qui d’office et malgré tous nos efforts n’évolueront pas ou trop lentement pour espérer une quelconque amélioration visible dans le temps.

(Logique si vous ne comprenez pas , cette citation est de moi ^^)

Vous espérez des améliorations ? Alors CHANGEZ.

Pour que la situation stagne il n’y a rien de plus facile , il suffit de ne rien changer.

Vous voulez savoir pourquoi j’écris cet article ? Pour une vis… Oui vous avez bien lu, une vis. Je m’explique : ma vitre de téléphone portable était cassée, ne voulant compter que sur moi même je me suis décidée à la réparer. Ce n’était pas une question d’argent mais d’honneur. La première étape consistait à retirer les vis à l’arrière pour protéger la carte mère lors du chauffage de l’écran. Toutes les vis sont venues facilement , toutes sauf UNE. Premier réflexe complètement insensé je vous l’accorde = je force. Donc immanquablement j’abîme le pas de vis et irrémédiablement je rends l’opération impossible puisque mon tourne vis tourne très rapidement dans le vide. Rétrospective maintenant , tirons des conclusions de ce petit incident. La vis ne vient pas, que dois-je faire ? Comprendre pourquoi elle ne vient pas pour ensuite appliquer des solutions autre que de forcer cette vis à venir pour en plus me rendre la tâche impossible par la suite car elle sera abîmée.

Et bien pour le chien c’est pareil enfin pour le chien, pour tous les événements de la vie en réalité. Lorsque cela ne fonctionne pas, nous devons au moins changer un paramètre (attention cela ne marche pas pour le LOTO).

Je conçois que la tâche peut se révéler complexe, surtout pour les êtres qui se braquent rapidement car « c’est pas comme d’habitude » ou alors si un lavage de cerveau a été opéré. Les idées préconçues ont la vie dure ! Ce n’est pas parce que l’autorité nous « dit que », qu’il faut de suite plonger bêtement. « Le changement c’est maintenant », ne vous rappelle rien ? Le changement c’est vous, il ne faut pas espérer que le chien change si vous ne faites pas de même.

Le changement c’est compliqué, pourtant parfois cela ne tient à rien. J’apprends à mes clients à systématiquement changer un paramètre lorsque cela ne fonctionne pas. En éducation mais également en rééducation comportementale. Se déplacer, changer de posture… par exemple.

Pourquoi à votre avis cela marche mieux lorsque le chien est dans un nouvel environnement, avec d’autres personnes ? Car les paramètres changent, tout simplement. C’est également une gestion de la frustration, ce n’est pas parce que cela diffère que c’est négatif bien au contraire la plupart du temps. Vous voudriez je suppose une recette toute faite ? Malheureusement je ne peux vous donner que des pistes. Car ces changements sont multifactoriels. Dire qu’il y a une méthode, non sûrement pas, les recettes miracles n’existent pas. Ou alors je n’ai pas ce talent, vous m’en voyez navrée.

Quels dégâts pouvez vous faire en ne faisant justement rien ,en répétant inlassablement le même schéma inutile ?

  • Renforcer des comportements non voulus
  • Braquer le chien
  • Vous braquer
  • Créer des situations dangereuses
  • Détruire votre relation
  • Faire apparaître des troubles comportementaux
  • Baisser en performance
  • Ne plus « aimer » votre chien

Pourquoi refusons nous le changement ?

«  Le principal obstacle à nos initiatives personnelles est que chacun de nous doit composer à la fois avec son être rationnel et son être émotionnel (ce que les scientifiques appellent le système conscient et partie instinctive du cerveau). L’être rationnel, c’est cette petite voix qui vous dit qu’il faudrait perdre quelques kilos avant l’été alors que l’être émotionnel vous dira qu’une tranche de saumon fumé sans crème fraîche est orpheline. »

C’est la première raison, car nous agissons souvent via notre être rationnel.

Deuxième raison : nous sommes de vraies feignasses.

Troisième raison : nous sommes influençables, lorsque l’autorité dit que => nous faisons. Ce qui rejoins le fait d’agir via l’être émotionnel.

Ce qu’il faut retenir, c’est l’introduction… « Le but premier du changement est le fait d’arrêter de dépenser une énergie inutile à luter contre des individus, des événements qui d’office et malgré tous nos efforts n’évolueront pas ou trop lentement pour espérer une quelconque amélioration visible dans le temps. ».

Vous espérez des améliorations ? Alors CHANGEZ. Entourez vous de personnes qui vont aider à ce changement.

Caninement votre,

© regexcel.ek.la – Fanny Walther

Il doit se soumettre

Il doit se soumettre

Article issu du blog Magic Clicker.

Il est évident que, très souvent (trop souvent), je sous estime considérablement ce que la Dr. Susan Friedman qualifie de « brume culturelle » — à savoir des croyances populaires plus que tenaces qui n’en finissent pas d’occulter des connaissances pourtant prouvées (encore et encore) par la science, comme (liste non exhaustive) « mettre le nez du chien dans son pipi » ou encore « le frapper avec un journal roulé » ou encore « soumettre le chien » <== concept qu’on va remettre en question aujourd’hui, justement  ;-)

confused

Dans mes très anciens souvenirs de cours canins, je me rappelle très spécifiquement d’un épisode où de jeunes propriétaires (attendris) d’un minuscule chiot Coton de Tuléar de 9 semaines, ont vu leur boule de coton adorée fermement maintenue au sol par l’éducatrice du jour (qui n’était pas la soussignée, je vous rassure)…. Sa peur à son absolu paroxysme, ce minuscule chiot s’est battu avec l’énergie du désespoir – essayant de mordre furieusement cette grosse main qui n’avait, évidemment, aucune peine à maintenir un petit truc de moins de 2 kilos au sol. En définitive, dans cette lutte parfaitement inégale (et lamentable à regarder), le chiot a perdu une petite dent de lait et une traînée de sang rouge est apparue sur son poil « couleur Tippex »… Je vous laisse imaginer l’impact de cet épisode sur le jeune couple. Quel échec pour l’éducatrice, le chiot et son futur, les propriétaires qu’on n’a (évidemment) plus jamais revu dans ce cours (on les comprend).

cotonL’idée de ce « placage au sol » serait de montrer au chien « qui est le chef » une fois pour toutes. Vous démontrez au chien que vous êtes « fort » physiquement et mentalement et donc investi d’un pouvoir absolu. C’est ce que m’a, justement, expliqué un client la semaine dernière.

En réalité, nous sommes confrontés à des réactions que la science du comportement connaît bien et qui s’appliquent à tout organisme vivant.  Résumés en 3 « F » (pour aujourd’hui) : de manière simplifiée, face à un danger – tout organisme a le choix entre le « flight » (s’envoler – s’en aller)… bref, on s’enfuit à toutes jambes. C’est ce que fait tout animal sauvage s’il soupçonne l’attaque d’un prédateur. C’est ce que nous faisons aussi, parfois, dans une situation qui nous met violemment mal à l’aise (donner sa démission au boulot, c’est une manière de s’enfuir pour préserver sa santé mentale et physique).

flight

Si l’option n’est pas disponible, on peut recourir au « fight » (lutter, se bagarrer) : acculé devant le danger un animal va se battre avec l’énergie du désespoir, c’est de sa survie dont il s’agit – et le système nerveux sympathique va investir tous ses moyens dans cette lutte même si complètement inégale (avec des conséquences évidentes sur d’autres ressources de l’organisme concerné : accélération cardiaque et respiratoire, système digestif qui lâche tout, etc.).

prey

Si l’option 1 et 2 se révèlent toutes deux impossibles – l’organisme peut tomber dans un 3ème « F » : celui du « freeze » à savoir l’immobilité complète de l’organisme menacé.C’est ce qu’on voit chez la souris qui sait qu’un rapace voltige au dessus de sa tête : pas de cachette en vue, la lutte impossible, reste l’immobilité en espérant que le danger disparaisse. Et c’est ce simulacre de «capitulation» complète que recherchent ceux qui sont encore friands de cette approche du chien – selon leur vision du monde, le chien s’est « soumis » à une volonté par définition supérieure alors qu’il est, tout simplement, en train de vivre un traumatisme (qui, comme tout traumatisme, n’aura pas fini d’avoir des conséquences).

(chez l’humain, cette option équivaudrait à la dépression : on ne lutte plus)

freeze

Sauf que : la suppression pure est simple d’un comportement n’est pas éducation et, encore moins, une solution. Cette étrange idée de « soumettre » le chien se fait généralement de la manière la plus délétère qui existe : quand un chien « grogne », il vous informe et avertit que quelque chose le met mal à l’aise, lui fait peur – intervenir par une agression est à la fois énormément dangereux (si le chien a une taille plus impressionnante que mon pauvre chiot de moins de 2 kilos), et énormément maladroit parce que, en gros, vous effacez l’étape « je grogne » du répertoire de menace du chien (plus on efface d’étapes avant la morsure et plus vite arrive celle-ci… ce qui est à peu près le contraire de ce qu’un éducateur cherche à faire, a priori). La prochaine fois que le chien aurait grogné, il va se rappeler de votre réponse subtile à son grognement et passer directement à quelque chose de plus efficace et explicite, à savoir : vous mordre.

Angry Chihuahua growling, 2 years old, in front of white backgro

Ce que certains propriétaires très novices n’ont pas encore compris c’est que, l’immensité des problèmes de comportements chez le chien se vérifient parce que son environnement (pour de nombreuses raisons possibles), le désécurise. En gros, votre chien agressif n’est pas sûr de l’environnement, de vous, de lui…. en l’agressant de la sorte vous lui confirmez qu’il a toutes les raisons du monde de se méfier (et donc de se méfier vous, son « maître »). Quelle équivoque ☹

Ces méthodes brutales et décérébrées nous viennent d’un autre âge : elles sont issues tout droit des conclusions fallacieuses de l’observation des meutes de loups largement réfutées depuis longtemps (les chiens ne sont pas des loups) et de la manière d’aborder les chiens qui nous arrive historiquement de l’armée (je me rappelle d’avoir lu d’un célèbre dresseur de chien de l’armée allemande préconisait, pour « enseigner » au chien de ne plus creuser de trous dans le jardin, de remplir un trou d’eau et d’y maintenir la tête du chien jusqu’à presque le noyer…. si si).

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Le premier livre de Karen Pryor (« Don’t Shoot the Dog ») est pourtant sorti en 1985 (autant dire que ce n’est pas un truc récent) mais des émissions comme le « Dog Whisperer » (le tristement célèbre Cesar Millan dit le Chuchoteur) ont – très efficacement – fait barrage à des approches plus respectueuses de l’animal auprès du grand public  :roll:

Dernièrement, j’ai lu une interview du Dr. Vét. Joël Dehasse où il affirme que « l’humain aime punir ». Il ne le préconise pas, il n’encense pas cette approche mais il fait une constatation qui est, à mon sens, tout simplement irréfutable : nous sommes une espèce excessivement belliqueuse et notre sens de la « justice » est culturellement fondé sur le concept du « ce qui est bien fait mérite récompense et ce qui est mal fait mérite sanction ».

goodSauf que notre attitude avec nos chiens ne devrait pas être celle du justicier implacable mais celle de l’enseignant aussi intelligent que bienveillant qui sait fixer des objectifs réalistes, sait aider le chien à les atteindre et « capitalise » sur les succès.

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© Magic Clicker

Mon chien a peur des étrangers

Mon chien a peur des étrangers

Article issu du blog fidelecanin.

Mon chien a peur des étrangers

La peur est l’émotion la plus forte dans la nature. Si les herbivores n’avaient pas peur, ils auraient tous été dévorés par les carnivores depuis bien longtemps !

Mais un omnivore comme le chien peut-il avoir peur ? Bien sûr que oui ! La peur est une émotion salvatrice : elle peut sauver notre vie dans une situation périlleuse, mais elle peut aussi empoisonner l’existence quand cette peur est non fondée. Tous les chiens possèdent la peur en eux. Elle fait partie d’un mécanisme de protection : on a peur de quelque chose, on s’en méfie, on fuit ou on combat. La peur irraisonnée des choses qui nous entourent peut rapidement devenir invivable pour le chien et son guide.

Elle peut être d’origine génétique (généralement ces chiens qui ont une peur génétique ont peur de plus d’une chose). Elle peut aussi être apparue en bas âge par manque de socialisation aux personnes étrangères (avant l’âge de 16 semaines). Mais elle peut aussi provenir d’un traumatisme (un chien maltraité par un humain ou un accident impliquant une personne).

Il arrive fréquemment qu’un chien analyse mal une situation. Il peut avoir peur d’un objet bizarre, d’un autre chien, de marcher sur quelque chose. Et il peut aussi avoir peur des personnes étrangères. La peur ne se démontre pas seulement par des tremblements. Un chien qui jappe, grogne, recule, se sauve, fige, se débat, se met sur le dos, détourne la tête ou le corps, attaque, peut aussi avoir peur. Il désire éloigner ce qui lui déplaît.

Pour faire diminuer la peur ou la faire disparaître, il faut procéder à une désensibilisation systématique, c’est-à-dire créer une nouvelle association positive en relation avec les étrangers. Pour ce faire, il faut présenter au chien quelque chose qu’il adore (de la nourriture appétissante, un jouet désiré) et au moment où il rencontre un étranger. On procédera très graduellement : il faut tout d’abord présenter l’étranger à une distance telle que le chien ne présentera aucun signe de stress. Ensuite, on devra donner la nourriture appétissante ou le jouet désiré au chien lorsqu’il commencera à voir la personne à distance. Le chien sera ensuite amené À SON RYTHME vers l’étranger. Ce dernier ne devra pas bouger, ni regarder le chien ou faire un geste vers ce dernier. On poursuivra dans l’association et on progressera vers la personne tant que le chien continuera de manger ou de jouer. Advenant le cas où le chien cesserait de manger ou de jouer, on comprendra que le stress est trop grand. Dans ce cas, on reviendra à l’étape précédente. Une fois le chien rendu tout près de la personne, la nourriture ou le jouet pourra être transféré à l’étranger. Et c’est lui qui poursuivra la désensibilisation progressive. Une fois que le chien aura connu et apprécié le premier étranger, il faudra généraliser le comportement, c’est-à-dire lui faire rencontrer le plus de personnes étrangères possible dans des endroits variés. Il se peut aussi que votre chien ait associé la peur à certains traits vestimentaires ou accessoires (gros chapeau, lunettes de soleil, manteau, capuchon, casquette, un fauteuil roulant, etc.), ou bien à certaines caractéristiques physiques (une grande personne, une personne de couleur, un homme qui parle fort, etc.). Soyez donc observateur des comportements de votre chien pour savoir avec quel type de personne vous devrez travailler ! Sachez en terminant qu’il existe des gilets anti-stress pour chien (Anxiety Wrap et Thundershirt) qui aident énormément à faire diminuer la peur et le stress et qui, jumelés avec une session de désensibilisation, font des merveilles.

© fidelecanin