Conditionnement ou automatisme ?

Collection of Dogs wb(1)

Nantia nous propose un article pour expliquer la différence entre le conditionnement et l’automatisme chez le chien.

J’ai essayé de faire un parallèle pour expliquer la différence entre un apprentissage par conditionnement (circuit intuitif) et par construction d’un automatisme (circuit conscient).

Tout apprentissage consiste à monter des circuits neuronaux qui seront réutilisés automatiquement par la suite.

La retransmission des apprentissages dépendra ensuite de la capacité que l’on aura ou pas, de monter dans chaque activité des circuits neuronaux adéquates, il faut que ces circuits permettent :

  • l’intégration consciente des infos sensorielles
  • la prise adéquate des repères spatiaux-temporels
  • la compréhension fine
  • la mémorisation à long terme
  • l’expression libre de sa propre pensée

Il existe deux accès, l’un est inné et l’autre se construit lentement en interaction réfléchie avec l’environnement, quand et si celui-ci le permet.

  • le premier accès à la connaissance se fait par un schéma intuitif, les informations sensorielles sont directement perçues et traitées intuitivement.
  • le seconde accès exige quatre fois plus de temps, l’entrée des informations reste sensorielles, mais les informations sont analysées, on prend le temps de les comparer, d’établir des liens de cause à effet, de but à atteindre, d’obstacle à surmonter à vérifier. En fait, on met en place des liens logiques qui permettront à l’action initiale d’être plus mesurée et surtout adaptée à une situation nouvelle. Il met en place notre volonté propre.

Les circuits intuitifs sont essentiellement situés dans l’hémisphère droit, les circuits conscients dans l’hémisphère gauche du cerveau.

Fonctionnement du cerveau intuitif :

  • traite l’information de façon globale, il va de l’ensemble à l’élément
  • il traite les informations par analogie, donc par recherche intuitive des ressemblances et des différences
  • il les intègre par mimétisme
  • il les utilise par simple reconnaissance ou application des règles
  • il aboutit à l’intuition du sens, non au sens lui même
  • il ne peut s’adapter à l’inconnu, il n’est pas autonome car il ne passe pas par le cerveau conscient, il demande donc une phase dite de généralisation pour être appliqué dans des situations ou environnement différents

Fonctionnement du cerveau conscient :

  • il va de l’élément à l’ensemble
  • analytique il prend du recul par rapport aux affects
  • il traite les informations sensorielles pour les identifier et au besoin y chercher du sens
  • il procède par lien logique et non par catégorie, il établie des liens de cause à effet, de but, d’opposition, de comparaisons fines…
  • il permet de faire des choix autonomes
  • mais pour établir toutes ces relations, cela prend du temps 

Le second circuit permet l’adaptation aux nouveautés. Quand les informations auront été bien comprises dans leur complexité et intégrées consciemment, elles seront réutilisables rapidement, de façon automatique par le cerveau intuitif. Plus besoin de les analyser à nouveau si elles se représentent dans un contexte variable.

Par exemple : quand on apprend à conduire, on conduit au début très lentement, en réfléchissant à chaque geste. Ensuite on pourra conduire plus rapidement, et de façon plus ou moins automatique.Quand pour un apprentissage on utilise que le circuit intuitif et rapide, ou qu’on l’utilise avant le circuit réfléchie, on mécanise l’apprentissage. Les apprentissages peuvent être retranscrit rapidement dans des situations normées, de façon très obéissantes, mais la nouveauté laissera désemparé. Parfois cela peut amener à la révolte si l’individu ne supporte pas se formatage.

Comme exemple, le fait de « laisser quelque chose » me semble être le plus parlant :

Si on utilise mon approche qui est de demander petit à petit et très régulièrement dès que la situation s’y prête des « tu laisses ? » dans toutes les situations qui se présentent au quotidien, et « c’est bien tu laisses » quand le chien quitte l’objet, la compréhension est plus lente, le chien doit prendre le temps de comprendre la similitude entre les situations, de comprendre quelle est l’action qui engendre le « c’est biiien » , il doit faire une analyse de la situation globale, de l’action.
Mais quand il a compris ce qu’on lui demande et qu’il le fait, il le fait par une action consciente et de sa propre volonté en ayant pleinement conscience de ce qu’il laisse donc ce qu’il perd quelque part. C’est pourquoi son apprentissage ne nécessite pas énormément d’encouragement et de félicitation. Par exemple, personnellement je dis juste « c’est bien », très rarement une caresse sauf si le chien revient à moi, jamais de friandise ou autre récompense plus forte émotionnellement  pourtant mes chiens y répondent de façon surprenante face à des situations parfois difficiles, et ceci parce qu’ils le font avec conscience depuis le début.

Si tu apprends le « tu laisses ? » avec un aliment au sol et un clicker qui agit quand le chien ne touche pas, et qui engendre une friandise, on utilise le circuit intuitif, rapide. Le chien apprend à laisser beaucoup plus rapidement, presque immédiate.
Mais ceci demandera une généralisation, le « tu laisses ? » de la nourriture sur le sol devra être généralisée aux chiens, à la chasse au lapin qui file sous son nez … etc.
Il ne pourra pas faire une adaptation immédiate de son apprentissage, il ne sera que plus rarement intériorisé par le chien, qui même après un temps assez long de « tu laisses » face à un lapin, ne le fera qu’à la demande.

© Nantia

GraduatingDog

Une réflexion au sujet de « Conditionnement ou automatisme ? »

Laisser un commentaire